La cité napoléonienne, camp de base pour explorateurs méditerranéens
Ajaccio
déploie ses charmes entre mer turquoise et montagnes escarpées. Cette capitale
insulaire, berceau de Napoléon Bonaparte, ne se résume pas à son patrimoine
historique et à ses terrasses ensoleillées. La ville constitue un point de
départ idéal pour découvrir les splendeurs naturelles de la Corse occidentale.
Le golfe qui s'ouvre sur le large invite aux excursions maritimes vers des îles
mythiques, des réserves naturelles préservées, des criques secrètes.
L'arrière-pays montagneux offre des randonnées pédestres spectaculaires où se
mêlent maquis odorant, forêts de pins laricio, cascades rafraîchissantes et
panoramas vertigineux sur la Méditerranée. Partir à l'aventure depuis Ajaccio
procure cette sensation rare d'accéder en quelques minutes à des paysages d'une
beauté sidérante, cette impression de voyager dans plusieurs Corse
simultanément, celle du littoral azuréen, celle des sommets granitiques, celle
des vallées encaissées où coulent des torrents limpides. Cet article explore
les plus belles échappées terrestres et marines que la capitale corse permet de
vivre.
Le sentier des Crêtes, randonnée panoramique vers la tour de la Parata
Le sentier des Crêtes figure parmi les randonnées emblématiques accessibles depuis Ajaccio. Ce parcours côtier, relativement court mais spectaculaire, relie la plage de Barbicaja à la pointe de la Parata en longeant les hauteurs du golfe. Le départ s'effectue à une dizaine de kilomètres du centre-ville, facilement accessible en voiture ou en bus durant l'été.
Le sentier
démarre dans le maquis dense qui caractérise la côte occidentale corse.
Arbousiers, lentisques, myrtes, cistes composent une végétation méditerranéenne
typique dont les parfums s'exacerbent sous le soleil. Les immortelles, ces
fleurs jaunes qui gardent leur couleur même séchées, ponctuent les versants de
touches dorées. Le chemin grimpe progressivement, révélant par paliers des vues
de plus en plus spectaculaires sur le golfe d'Ajaccio. La ville se dessine en
contrebas, étagée le long de la côte, dominée par sa citadelle génoise. Les
plages urbaines déroulent leurs rubans clairs, bordées de pins parasols qui ombragent
les promeneurs.
La
progression révèle la géologie tourmentée de cette côte. Le granit affleure par
endroits, poli par les millénaires, créant des dalles naturelles où s'asseoir
pour contempler le paysage. Les pins maritimes, tordus par le vent dominant,
dessinent des silhouettes fantomatiques. Leur adaptation aux conditions
extrêmes témoigne de la résilience du vivant face aux éléments. Le sentier
serpente entre rochers et végétation, jamais difficile techniquement mais
exigeant une vigilance constante, le terrain reste accidenté, les chevilles
travaillent.
Les points
de vue se succèdent, modulant les perspectives. Vers l'est, le golfe s'étend
dans toute son ampleur, fermé au nord par la presqu'île où se trouve Ajaccio,
ouvert vers le large au sud-ouest. Les îles Sanguinaires émergent à l'horizon,
promesses d'excursions maritimes. Vers l'ouest, la mer s'étale jusqu'à
l'infini, ponctuée parfois de voiles blanches ou de cargos qui suivent les
routes maritimes vers la Sardaigne ou le continent.
La tour de
la Parata, but de la randonnée, se dresse sur son promontoire rocheux. Cette
tour génoise du XVIe siècle, l'une des nombreuses sentinelles qui ponctuaient
le littoral corse, surveillait les approches maritimes et prévenait des
incursions barbaresques. Restaurée, elle offre depuis son sommet un panorama à
360 degrés qui justifie l'effort. Les îles Sanguinaires se détachent avec
netteté, l'archipel de quatre îlots de porphyre rouge qui s'embrasent au
couchant. Le cap Rosso profile sa silhouette au nord, première sentinelle des
calanques de Piana. Au sud, la côte se perd vers Propriano et le Valinco.
Le retour
peut s'effectuer par le même chemin ou en empruntant la route côtière qui
redescend vers la plage de Saint-Antoine. Cette variante, plus longue mais moins
accidentée, traverse des zones habitées où subsistent de belles demeures
traditionnelles. Les jardins cultivés en terrasses rappellent que cette côte,
aujourd'hui largement résidentielle, produisait autrefois vignes, oliviers,
agrumes. La durée totale de la randonnée varie entre deux et trois heures selon
le rythme et les arrêts contemplation.
Navigation vers les îles Sanguinaires, joyaux de porphyre au large d'Ajaccio
Les îles
Sanguinaires constituent la destination maritime incontournable au départ d'Ajaccio.
Ces quatre îlots volcaniques, situés à l'extrémité occidentale du golfe, se
rejoignent en vingt minutes depuis le port. Les compagnies maritimes proposent
des départs réguliers durant la saison estivale, des formules courtes d'une
heure trente aux sorties prolongées avec baignade.
Le bateau quitte le port Tino Rossi, longe le front de mer ajaccien, passe devant la citadelle qui veille sur la ville depuis cinq siècles. La navigation révèle Ajaccio sous un angle maritime inédit, les immeubles colorés, les palmiers du bord de mer, la statue de Napoléon sur la place d'Austerlitz qui domine la baie composent un tableau urbain méditerranéen accompli. Les plages du Ricanto, de la Marinella défilent à tribord, bordées de pinèdes où se pressent les estivants.
L'approche des Sanguinaires marque un changement radical de décor. Le porphyre volcanique, roche rouge caractéristique, se dresse en masses tourmentées. L'archipel doit son nom à la teinte sang que prend la pierre lorsque le soleil décline vers l'horizon. Ce phénomène optique, dû à la composition minérale et à l'angle des rayons, transforme les îlots en braises posées sur la mer. Alphonse Daudet séjourna sur la Grande Sanguinaire, expérience qui nourrit son œuvre littéraire. Cette dimension culturelle ajoute une épaisseur à la simple beauté naturelle.
La Grande
Sanguinaire, seule habitée autrefois, porte un phare automatisé et une tour
génoise. Les trois autres îlots, plus modestes, se nomment Mezzu Mare, Cala
d'Alga et Porri. Contourner l'archipel permet d'apprécier ses différentes
facettes. Le versant exposé au large présente des falaises abruptes battues par
la houle. Le côté abrité révèle des criques minuscules, des plages de galets où
personne ne débarque, l'archipel bénéficie d'une protection environnementale
stricte qui interdit tout débarquement sauf autorisation exceptionnelle.
Les oiseaux
marins règnent sur ces îles. Goélands leucophées, cormorans huppés, sternes
nichent par colonies denses. Observer ces espèces dans leur habitat naturel
procure une sensation de nature sauvage préservée. Les cris rauques, les vols
planés, les plongées spectaculaires dans l'eau translucide composent un
spectacle animalier fascinant. Les biologistes marins étudient ces populations
qui constituent un indicateur de la santé de l'écosystème méditerranéen.
L'eau autour
des Sanguinaires atteint une clarté exceptionnelle. Les fonds rocheux se
devinent jusqu'à plusieurs mètres de profondeur. Les herbiers de posidonie,
prairies sous-marines essentielles, ondulent au gré des courants légers. Les
poissons abondent, saupes, oblades, girelles évoluent entre les blocs de
porphyre effondrés. Les plongeurs apprécient particulièrement ce secteur où la
vie marine prolifère grâce à la protection du site.
Les sorties
coucher de soleil constituent une formule prisée. Assister depuis le bateau au
spectacle des îles qui rougeoient, siroter un verre de vin corse, sentir la
fraîcheur du soir tomber sur la mer compose une expérience mémorable. Le retour
vers Ajaccio dans la pénombre naissante, guidé par les lumières de la ville qui
scintillent, clôture la journée en beauté.
La vallée du Prunelli et ses cascades, fraîcheur montagnarde à portée d'Ajaccio
L'arrière-pays
montagneux d'Ajaccio recèle des vallées préservées où l'eau dessine des
paysages d'une beauté apaisante. La vallée du Prunelli, accessible en trente
minutes de route depuis le centre-ville, offre des randonnées rafraîchissantes
qui contrastent avec la chaleur estivale du littoral. Ces excursions terrestres
révèlent une Corse verte, ombragée, parcourue de torrents limpides.
Le bassin de
Tolla, lac artificiel créé par un barrage hydroélectrique, constitue souvent le
point de départ. Ce plan d'eau aux eaux turquoise, encadré de montagnes
couvertes de forêts, compose un paysage presque alpin transposé en
Méditerranée. Les villages perchés de Tolla et Bastelicaccia dominent le lac,
témoignant d'un habitat traditionnel adapté au relief. Les sentiers qui partent
du lac remontent le cours du Prunelli vers l'amont, s'enfonçant dans des gorges
de plus en plus resserrées.
La randonnée
vers les cascades emprunte un chemin forestier ombragé. Les pins laricio,
espèce endémique corse, dressent leurs fûts rectilignes vers le ciel. Ces
arbres majestueux, qui peuvent atteindre cinquante mètres de hauteur et vivre
plusieurs siècles, ont fourni les mâts de la marine française durant des
générations. Leur présence crée une ambiance forestière fraîche, un contraste
saisissant avec le maquis sec du littoral. Les châtaigniers, autre essence
caractéristique, parsèment les versants. Leurs troncs énormes, souvent creux,
abritent des colonies d'oiseaux et d'insectes.
Le torrent
accompagne la progression, tantôt invisible dans le fond de la gorge, tantôt
proche du sentier. Son grondement permanent crée une bande-son apaisante. Les
vasques naturelles, creusées dans le granit par des millénaires d'érosion,
invitent à la baignade. L'eau, glaciale même en plein été, vivifie le corps
échauffé par la marche. Plonger dans ces piscines naturelles procure un plaisir
intense, presque thérapeutique.
Les cascades principales, hautes d'une dizaine de mètres, déversent leur eau dans un amphithéâtre rocheux tapissé de mousse et de fougères. La végétation luxuriante, nourrie par l'humidité permanente, contraste avec l'aridité relative des versants exposés. Les botanistes relèvent dans ces micro-climats des espèces rares, parfois endémiques. Les libellules virevoltent au-dessus des vasques, les grenouilles coassent dans les zones humides, les salamandres se cachent sous les pierres.
La remontée
vers les hameaux d'altitude offre des perspectives changeantes. Les villages de
Cuttoli-Corticchiato, perchés à 600 mètres, dominent la vallée. Leurs maisons
de granite gris, serrées autour d'églises baroques, témoignent d'une
architecture vernaculaire harmonieuse. Les habitants, souvent âgés, perpétuent
un mode de vie rural traditionnel. Converser avec eux révèle la mémoire d'une
Corse agro-pastorale, celle d'avant le tourisme de masse, celle où l'on vivait
du châtaignier, de la vigne, de l'élevage.
Les
panoramas depuis ces hauteurs embrassent le golfe d'Ajaccio dans son entièreté.
La ville se devine au loin, tache claire au bord de la mer. Les îles
Sanguinaires ponctuent l'horizon. Cette vision globale permet de saisir la
géographie complexe de la région, une côte urbanisée dominée par un
arrière-pays montagneux resté sauvage.
Expédition maritime vers Scandola, réserve mythique au nord d'Ajaccio
L'excursion
vers la réserve naturelle de Scandola représente l'aventure maritime ultime au
départ d'Ajaccio. Cette sortie, qui nécessite une journée entière, traverse des
paysages marins d'une beauté exceptionnelle. Les compagnies spécialisées
proposent des départs matinaux, le trajet couvrant une cinquantaine de
kilomètres vers le nord-ouest.
Le bateau
sort du golfe d'Ajaccio, passe devant les Sanguinaires, longe une côte qui se
fait rapidement sauvage et escarpée. Les villages de Cargèse, Piana se devinent
sur les hauteurs, accrochés à des versants improbables. La navigation révèle la
verticalité de la Corse, cette montagne qui plonge directement dans la mer. Les
falaises se succèdent, alternant granit rose et formations plus sombres,
ponctuées de tours génoises qui surveillaient autrefois les approches
maritimes.
L'arrivée dans la réserve de Scandola procure un choc visuel. Les falaises de porphyre rouge se dressent à la verticale, culminant à plus de 300 mètres. Cette réserve naturelle intégrale, créée en 1975 et classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, protège un écosystème marin et terrestre d'une richesse exceptionnelle. L'interdiction totale de débarquer, de pêcher, de cueillir a permis le retour d'espèces disparues ailleurs. Le balbuzard pêcheur, rapace emblématique devenu rarissime en Méditerranée, niche dans les anfractuosités. Les mérous bruns patrouillent dans les eaux transparentes.
Les grottes
marines creusent la roche volcanique. Certaines traversent les falaises de part
en part, créant des tunnels où la lumière joue sur les parois dans des effets
féériques. Le bateau s'y engage prudemment, ralentissant pour que les passagers
savourent ces cathédrales minérales. Les orgues basaltiques, colonnes
hexagonales typiques du refroidissement de la lave, structurent les falaises de
leurs géométries parfaites. Ces formations géologiques, expliquées par les guides,
témoignent d'une activité volcanique ancienne.
Le village
de Girolata, accessible uniquement par la mer ou à pied, marque généralement
une halte. Ce hameau minuscule, serré autour de sa tour génoise, semble
suspendu hors du temps. Débarquer pour le déjeuner permet de découvrir les
restaurants locaux qui servent poissons grillés, langoustes, produits du
terroir. Les habitants, habitués aux touristes estivaux, conservent une
authenticité touchante. Vivre à Girolata relève d'un choix radical, l'isolement,
la dépendance aux rotations maritimes, l'absence de route créent des
contraintes que seuls des amoureux de ce territoire acceptent.
Les
calanques de Piana, souvent incluses dans l'excursion, ajoutent une dimension
supplémentaire. Ces formations de granit rouge, classées au patrimoine mondial,
se dressent en aiguilles, en tours, en silhouettes que l'imagination
transforme. Vues depuis la mer, elles révèlent des perspectives impossibles à
saisir depuis la route corniche. La couleur rouge orangé du granit, exaltée par
la lumière rasante, contraste violemment avec le bleu profond de la mer.
Le retour
vers Ajaccio, en milieu ou fin d'après-midi, laisse une fatigue heureuse. Cette
journée maritime intensive, riche en découvertes et en émotions, reste gravée
dans la mémoire comme l'une des plus belles expériences corses.
Le sentier côtier vers Porticcio, ballade littorale au sud d'Ajaccio
Le sentier
côtier qui relie Ajaccio à Porticcio offre une randonnée littorale accessible
et spectaculaire. Ce parcours d'une quinzaine de kilomètres longe le rivage sud
du golfe, alternant plages, promontoires rocheux, zones de maquis. La marche
peut s'effectuer intégralement ou par tronçons, les plages jalonnant le
parcours permettant des pauses baignade bienvenues.
Le départ s'effectue depuis la plage Saint-François, à l'extrémité sud d'Ajaccio. Le sentier démarre dans un environnement urbain qui se dilue progressivement. Les dernières villas cèdent la place au maquis, les bruits de la ville s'estompent, remplacés par le chant des cigales et le murmure des vagues. Le chemin serpente au ras de l'eau, parfois sur le sable des plages, parfois sur des dalles rocheuses polies par les embruns.
Les plages
se succèdent, déclinant toutes les nuances de sable et de galets. La plage de
Barbicaja, celle d'Ariadne, celle de Mare e Sole composent des haltes
tentantes. L'eau, d'une clarté remarquable, invite à la baignade. Les pins
parasols descendent presque jusqu'au rivage, dispensant une ombre généreuse
durant les heures chaudes. Ces plages, fréquentées par les Ajacciens,
conservent une authenticité loin de l'atmosphère touristique des stations plus
au sud.
La pointe de
la Castagna marque le point culminant géographique du parcours. Cette avancée
rocheuse offre des vues spectaculaires sur le golfe d'Ajaccio vers le nord, sur
la côte sud vers Porticcio. Les pêcheurs à la ligne occupent les postes
rocheux, guettant le ferrage d'un sar ou d'un pageot. Observer leur patience,
leur technique ancestrale, leur connaissance intime des fonds procure une leçon
de sagesse maritime.
La
végétation évolue selon l'exposition et la nature du sol. Les versants exposés
au large portent une végétation rase, halophile, dominée par les immortelles et
les statices. Les vallons protégés abritent des lentisques, des myrtes, parfois
des oliviers centenaires. Le genévrier de Phénicie, essence rare et protégée,
dresse ses silhouettes noueuses dans les zones les plus exposées. Les
botanistes amateurs trouvent dans cette diversité floristique un terrain
d'observation passionnant.
L'arrivée à
Porticcio, en fin de journée, procure une satisfaction physique mêlée à la
beauté des souvenirs accumulés. Cette station balnéaire élégante, qui s'étire
le long d'une côte parsemée de plages, offre de nombreux restaurants et cafés
où se restaurer avant le retour vers Ajaccio. Les bus assurent des rotations
régulières, évitant de devoir refaire le chemin inverse à pied.
Cette
randonnée côtière, accessible à tous les marcheurs habitués, révèle la richesse
du littoral sud d'Ajaccio. La proximité de la mer, toujours visible et audible,
crée une ambiance méditerranéenne apaisante. Les possibilités de baignade
transforment la marche en journée de plaisir complet, conjuguant effort
physique et farniente balnéaire.
Les sentiers de l'Ospedale, randonnées forestières vers les sommets
L'Ospedale,
massif forestier situé à une trentaine de kilomètres à l'est d'Ajaccio, offre
des randonnées montagnardes d'une beauté exceptionnelle. Ces sentiers, qui
grimpent entre 800 et 1300 mètres d'altitude, traversent des forêts de pins
laricio et de châtaigniers avant d'atteindre des crêtes dénudées d'où la vue
embrasse la côte sud-est corse.
La route qui monte depuis Ajaccio serpente en lacets serrés, traversant des villages perchés aux noms évocateurs, Cauro, Cuttoli, Bastelica. Le paysage change radicalement, les plages et le littoral disparaissent, remplacés par des vallées encaissées, des forêts denses, des reliefs granitiques. L'Ospedale, village d'altitude, sert de camp de base. Son lac, plan d'eau de retenue entouré de pins, compose un tableau presque alpin.
Les sentiers
rayonnent depuis le village, offrant des options pour tous les niveaux. La
randonnée vers la cascade du Voile de la Mariée, relativement courte, descend
dans une gorge où coule un torrent. La chute d'eau, haute d'une dizaine de
mètres, déverse son écume dans une vasque naturelle. La végétation luxuriante,
nourrie par l'humidité, crée une oasis de fraîcheur. Les fougères géantes, les
mousses épaisses, les lichens qui pendent des branches composent un décor de
forêt primaire.
L'ascension
vers la Punta di a Vaca, sommet culminant à 1314 mètres, représente un objectif
plus ambitieux. Le sentier grimpe régulièrement à travers la forêt puis
débouche sur des crêtes rocheuses. Les pins laissent place à des pelouses
d'altitude parsemées de genévriers nains. Les fleurs endémiques ponctuent ces
prairies au printemps, crocus, asphodèles, orchis composent un tapis coloré. Le
sommet offre un panorama à 360 degrés, la mer se devine au loin, brillant dans
la brume de chaleur, les montagnes corses profilent leurs crêtes déchiquetées
dans toutes les directions.
La faune
montagnarde se manifeste pour qui sait observer. Les mouflons de Corse,
réintroduits avec succès, fréquentent ces hauteurs. Leurs silhouettes massives,
reconnaissables aux cornes spiralées des mâles, se détachent parfois sur les
crêtes à l'aube ou au crépuscule. Les rapaces patrouillent dans les courants
ascendants, buses variables, éperviers, parfois un aigle royal évoluent dans le
ciel. Les accompagner du regard procure une sensation de connexion avec la vie
sauvage.
Les
descentes vers Ajaccio en fin de journée révèlent des panoramas changeants
selon la lumière. Le golfe se redessine progressivement, les villages
réapparaissent, la mer reprend sa place dominante. Cette alternance entre
montagne et littoral, possible en quelques dizaines de kilomètres, constitue
l'une des richesses géographiques de la région ajaccienne.
Ajaccio, camp de base pour explorateurs insulaires
Choisir
Ajaccio comme point d'ancrage pour explorer la Corse occidentale se révèle
judicieux. La capitale insulaire combine les atouts d'une ville dynamique avec
un accès privilégié à des sites naturels exceptionnels. Les excursions
terrestres et maritimes décrites dans cet article ne constituent qu'un aperçu
des possibilités. Le territoire ajaccien, dans un rayon de trente à cinquante
kilomètres, concentre une diversité de paysages qui satisfait tous les profils
de voyageurs.
Les
randonnées pédestres révèlent la Corse verticale, celle des sommets et des
vallées encaissées. Marcher dans le maquis odorant, longer les torrents
limpides, gravir les crêtes panoramiques procure une satisfaction physique et
contemplative. Ces sentiers racontent l'histoire géologique de l'île,
témoignent d'une biodiversité préservée, offrent des moments de solitude
bienvenue dans un monde saturé de bruit et d'agitation.
Les
excursions maritimes au départ d'Ajaccio dévoilent la face littorale, celle des îles mystérieuses,
des réserves naturelles, des falaises sculptées par les vagues. Naviguer sur
ces eaux turquoise, découvrir des sites inaccessibles par la terre, observer la
faune marine compose des expériences complémentaires. La mer corse, d'une
beauté qui confine au sublime, mérite qu'on lui consacre du temps, qu'on
l'explore sous différents angles, qu'on se laisse imprégner par sa puissance
tranquille.








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